Au Sénégal, le temps s’était arrêté le temps de combat de lutte. C’était le 22 avril 2012 au stade Demba Diop entre Balla Gaye 2 (Balla Gaye) et Yakhya Diop Yékini (Ndakarou). Le premier était un jeune montant, fils d’un ancien champion, Double Less, le second, un Roi incontesté. Il restait sur 15 ans d’invincibilité, 8 ans sur le trône de l’arène. Il avait fini de battre les meilleurs de son époque au moins deux fois chacun. Mais ce 22 avril, il a été freiné par Balla Gaye 2, un combat qui restera à jamais dans les annales de la lutte sénégalais. 12 ans après ce duel historique, l’ancien coach de Yékini, Amadou Katy Diop a été l’invité d’Iba Kane, ce lundi 22 avril 2024, sur Lutte TV. À cette occasion d’anniversaire, Katy Diop se rappelle beaucoup de souvenirs et a fait de grosses révélations.
« Je ne me rappelle pas de plus de deux fois ou Yékini a été battu en entraînement. »
« Je n’ai jamais douté de Yékini face à Balla Gaye 2, face à aucun adversaire d’ailleurs. Yékini ne préparait jamais un combat, il était toujours prêt. Le problème lors de ce combat, c’est que nous n’avons pas élaboré une stratégie de combat. Je l’avais appelé, à quatre reprises, pour voir comment on devait aborder le combat. Mais il me répondait à chaque fois de lui laisser le soin de trouver lui seul la stratégie pour battre Balla, qu’il savait quoi faire. Et je me suis plié à sa volonté. Puisqu’il nous arrivait de ne pas discuter sur certains combats. Il me disait simplement qu’il savait quoi faire. Et je n’avais plus rien à dire parce que je savais qu’il était meilleur que tout le monde. Je vous dis que je ne me rappelle pas de plus de deux fois où il a été battu à l’ entraînement. Cela témoigne son talent. Même aux entraînements, il ne donnait rien à ses partenaires. Il les battait avec toutes les manières. »
« Il m’a dit qu’il sentait que son pied était en feu »
« Absolument, j’ai senti un changement chez Yékini le jour du combat. À un moment donné, il est venu s’accroupir devant moi. En ce moment, il m’a dit que son pied lui faisait mal. Qu’il sentait que son pied était en feu. Et m’a dit de faire de sorte que le combat se siffle le plus rapidement possible. À un moment donné, j’ai failli jeter l’éponge en guise d’abandon. Parce que je sentais qu’il n’allait plus. Mais je me suis ressaisi en pensant aux conséquences. La blessure s’était révélée durant les entraînements. Mais c’est le jour du combat que j’ai eu le cœur net de cela. C’est pourquoi, il n’a pas perdu de temps. Après le coup de sifflet de l’arbitre, il a tout de suite attaqué Balla Gaye 2. Mais malgré sa blessure, je restais confiant pour sa victoire. C’est pourquoi, j’étais très surpris quand il a été battu. »
« Dans l’arène, il n’y a pas un lutteur qui arrive Yékini à la cheville techniquement parlant»
« Il y avait trop de bruit dans ce combat. Des marabouts se réclament être le bourreau de Yékini, mais tout cela, ce sont des histoires. Yékini n’a pas tenu de propos incendiaires. Yékini n’a jamais juré alors que d’autres le font. Il disait qu’il ne croyait pas à la défaite. Y a rien de mal dans ça. Il était juste conscient de ses capacités. Il savait qu’il ne boxait pas dans le même ring que Balla. Ainsi, il lui arrivait de prendre ses propres dispositions. Contre Balla Bèye 2, je l’avais dit que Baboye allait l’attaquer, mais il n’y croyait pas. Je ne veux pas dire que Yékini est plus talentueux, mais je dirais que je n’ai pas vu un lutteur, dans l’arène, qui lui arrive à la cheville. Il était très fort. »