Lat Diop, le ministre des Sports, a rencontré les acteurs de la lutte avant-hier, mardi. Dans une salle de l’arène nationale, en présence des autorités du CNG, de la nouvelle directrice de l’arène, Ouleymatou Sissokho Dia, l’autorité politique a évoqué les sujets de l’heure notamment la cessation de la gratuité de l’arène nationale pour les promoteurs. Il a aussi rassuré les bailleurs sur les fonds de garantie que le chef de l’Etat leur avait promis. Lat Diop a aussi évoqué la question d’un championnat régional de la lutte.
Le ministre veut que les 14 régions du pays se retrouvent dans un championnat comme cela se voit dans le football, le basket et les autres sports. RECORD a repris la balle au rebond pour sonder certains acteurs sur cette idée de Lat Diop. Max Mbargane, Ameth Konaté et Amadou Mbaye et Bourkhane Wade ont réagi. Et ils restent partagés sur la question.
MAX MBARGANE, DIRECTEUR TECHNIQUE ÉCURIE LANSAR
« Le championnat ne peut pas exister sans un budget du CNG »
« Un championnat régional de la lutte ne peut pas exister. Le ministre a fait cette proposition pour faire plaisir. Mais il sait que son idée est irréalisable. D’ailleurs, c’est pourquoi nous ne pouvons pas toujours aller vers une fédération. Ce ne sont pas toutes les régions qui organisent des combats de lutte. Même lors du drapeau du chef de l’Etat, des lutteurs quittent leur fief pour aller défendre les couleurs d’autres régions. Ce qui est possible, c’est de tenir des combats dans toutes les régions. Même pour cela, il faudra que le CNG ait un budget pour organiser ses combats dans les régions. L’Etat ne soutient pas la lutte. La lutte a besoin d’un budget géré par le CNG qui pourra ainsi financer ses activités. Ainsi, les sanctions financières seront plus légères sur le dos des lutteurs. Si le ministre débloque un budget pour le CNG, ce championnat peut avoir lieu. À défaut, c’est irréalisable. »
AMETH KONATE, COACH DE L’ÉCURIE KAAY BAKH
« C’est une bonne idée et c’est faisable »
« C’est faisable. Mais il faudra d’abord commencer dans les communes. Il y a de ces communes qui comptent plusieurs écuries. Et celles-là ont besoin d’une compétition communale. Le vainqueur pourra se qualifier dans les phases départementales, régionales et enfin nationales. Ce sera dans la durée que l’on pourra réussir cela. L’idée est réalisable. Et cela permettra à la lutte d’atteindre un autre niveau. Cela arrangera aussi les jeunes lutteurs qui devraient être les acteurs. Les leaders ne seront pas intéressés par ce projet parce qu’ils ont déjà la visibilité et la notoriété. Mais la petite catégorie, elle voudra se révéler. Et ce championnat sera une occasion de se connaître et de lancer sa carrière. L’idée est bonne, mais je propose que l’on associe les professeurs d’EPS que nous sommes dans ce projet. Nous avons déjà l’expérience des UASSU. Et nous pouvons s’inspirer de ce système. »
AMADOU MBAYE, PRÉSIDENT D’ASSOCIATION DES AMATEURS AUTHENTIQUE
« Sans une fédération, ce championnat ne peut exister »
« A la fin de la rencontre, j’ai interpellé le ministre sur sa proposition. Je lui ai dit qu’à l’état actuel des choses, ce championnat n’est pas faisable. Pour que cela puisse se faire, il faudra une fédération. Ce qui n’est pas possible présentement. Il faudrait aussi une subvention de l’Etat envers le CNG pour que ce dernier puisse organiser des journées de lutte. La faisabilité de cette proposition m’étonnerait. J’ai tenu les mêmes propos devant le ministre et le président Bira Sène. Le ministre m’a répondu qu’il allait voir et qu’une subvention sera mobilisée si nécessaire. C’est la fédération qui est habilitée à organiser un championnat. Et le CNG est loin d’être une fédération. Si l’Etat est prêt à mettre de l’argent, le championnat pourra se faire. Le cas contraire, il sera impossible de réaliser ce projet. »
BOURKHANE WADE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES MANAGERS
« Bien avant le ministre, j’avais déjà évoqué la question »
« Bien avant le ministre, j’avais déjà évoqué la question. J’ai toujours défendu que les maires, pour appuyer le président de la République dans son projet de développer la lutte, doivent organiser des trophées du maire dans leurs localités respectives. Le vainqueur porterait le titre de champion départemental et il va représenter sa ville dans le championnat régional puis national. Les mairies ont des budgets alloués au sport. Donc, organiser ces championnats ne devrait pas être compliqué. Mais pour ne pas exclure les acteurs de la lutte dans ce projet, il faudrait que les maires collaborent avec le promoteur de sa localité. Ainsi, l’idée du ministre pourra être matérialisée.