La couronne est restée aux Parcelles Assainies. Boy Niang 2 n’a pas réussi à détrôner Modou Lô, lors de leur combat du 1er janvier dernier, à l’arène nationale. XLO a conservé son titre et confirme ainsi sa suprématie devant les lutteurs de Pikine. Après le combat, les observateurs ont relevé les erreurs faites par le fils de De Gaulle. Mais Modou Lô ne partage pas leur avis. Pour XLO, Boy Niang 2 n’a pas commis d’erreur. Mod’Lô a également évoqué le retard de son adversaire le jour du combat, les propos qu’ils se sont échangés dans l’enceinte.
« Il faut le reconnaître, il y a un peu trop de désordre dans l’arène »
« Lors de mon combat contre Boy Niang 2, j’ai été convoqué à 17h 00, lui à 16h 45. Je suis venu à l’heure pour respecter le règlement. J’étais venu avec un calme olympien. Je savais que Boy Niang 2 est un ambianceur. Donc, je devais faire de mon mieux pour ne pas être noyé. Je devais galvaniser mon public, le tout dans le calme total. La lutte englobe également la culture. Mais le règlement ne peut pas manquer dans toute organisation. Il faut le reconnaître, il y a un peu trop de désordre dans l’arène. Et il est bon d’avoir des garde-fous pour éviter l’exagération. Je trouve même que certaines choses sont exagérées dans l’arène. On voit un lutteur rester à son coin en train d’accomplir ses consignes mystiques alors que son adversaire est déjà prêt depuis très longtemps. La réglementation est une obligation dans l’arène. Même si, il ne faut pas négliger la partie culturelle. »
« Ce que nous nous sommes dits dans l’enceinte »
« Comment j’ai vécu le retard de Boy Niang 2 (convoqué à 16h 45, Boy Niang 2 est venu à 18h 15, ndlr). Je priais pour que rien ne lui arrive. Il est venu largement en retard. Mais je savais qu’il allait venir. Parce qu’il a déjà signé un contrat qu’il devait à tout prix respecter. Je savais qu’il allait venir. Au moment où il était en train de dérouler ses consignes mystiques, j’étais déjà prêt. J’ai fait un premier étirement. J’étais obligé d’en refaire un parce que j’avais trop attendu dans l’enceinte. Ce que nous nous sommes dits dans l’enceinte ? Cela reste dans le cadre de la bataille psychologique. En plus, cela ne concerne que les deux lutteurs et ça reste dans l’enceinte. Nous échangeons des propos pour essayer de déstabiliser son adversaire. On peut se permettre de tout dire. Mais après le combat, nous restons des frères. Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes simplement des adversaires le temps d’une soirée. »
« Boy Niang 2 n’a pas commis d’erreur »
« Tout le monde a vu comment le combat s’est déroulé. Tout sport demande un round d’observation. J’ai attendu pour étudier mon adversaire. Ainsi, je peux connaître ses intentions. On est resté à balancer les bras, l’arbitre nous a interpellés pour passivité à deux reprises. Ainsi, Boy Niang 2 a voulu finir le combat. J’avais la même intention, également. On s’est battu. Il est venu me prendre. Je pense qu’il a pris un coup, c’est pourquoi il a pris ma jambe. Il n’a pas eu grand-chose, je l’ai aspiré, j’ai neutralisé sa tête pour qu’il ne puisse pas sortir des flancs. Après, je l’ai poussé. Ainsi, il est tombé. J’ai commis des erreurs dans le combat. Mais cela est inévitable dans un combat de lutte. En plus, les actions sont tellement rapides que tu n’as pas le temps de réfléchir. Les actions s’enchaînent. C’est après le combat que tu revois le film pour pouvoir détecter tes erreurs. Pour Boy Niang 2, je ne pense pas qu’il ait commis des erreurs. On s’est bagarré. Et cela n’est pas une erreur. Il a pris un coup. Et cela m’a provoqué des douleurs à la main après le combat. »
« Ce que j’ai dit à Boy Niang 2 après la chute »
« Le 1er janvier était mon jour de victoire. Je le lui ai dit dans l’enceinte, il est jeune. Il a l’avenir devant lui. Il n’a qu’à travailler pour revenir encore plus fort. Boy Niang 2 était prêt physiquement. D’ailleurs, je ne souhaite jamais affronter un adversaire qui n’est pas prêt. Il a bien préparé le combat. Et les gens ont fait le constat lorsqu’il s’est dévêtu. En plus de cela, je croisais ses sparring-partners sur route en train d’aller aux entraînements. En voiture, je les saluais en tendant la main ou par des klaxons. Boy Niang 2 a fait tout ce qu’il devait faire. Mais c’est cela le sport. »