Reportrice vedette de Baol TV, Aissatou Diallo plus connue sous le nom de Peulh Bou Rafete collabore désormais avec Albourakh TV. Elle assure le direct des combats de lutte à l’arène nationale et anime aussi des émissions sur ce canal. C’est cette dernière que le dix-huitième numéro de « Ramadan des arènes » accueille aujourd’hui. Aissatou, une adepte du jeûne depuis sa tendre enfance, endure bien le mois de ramadan. Jamais connu le worou galé, la dame aime écouter le coran durant ce mois béni. Pour son cri de cœur dans l’arène, elle exige plus de considération aux jeunes lutteurs qui, selon-elles, seront les VIP de demain.
Comment passez-vous votre journée de jeûne ?
« Je prie le matin. Après je m’endors jusqu’à 11h. Je reste à la maison jusqu’à 13h avant de me rendre au boulot. Si je n’ai pas de travail, je passe la journée chez moi. Je passe la plupart du temps sur mon téléphone. »
Est-il dur d’allier le jeûne et le travail ?
« Je pense que ce n’est pas dur d’allier les deux. Le travail facilite même ton jeûne. Parce qu’il te permet d’oublier le jeûne et de te concentrer sur les tâches à faire. »
Quel est le moment le plus dur de la journée ?
« Pratiquement, je n’ai pas de moment dur de la journée. Comme la plupart des gens, je ne suis pas addictive au thé ou au café. Je n’ai pas ce problème. C’est pourquoi, je n’ai pas de moment difficile. En dehors du ramadan, il m’arrivait de ne pas respecter les heures de manger. Ainsi, je supporte mieux la faim à ces heures. »
Quels bienfaits du ramadan connaissez-vous ?
« Le ramadan permet de corriger ses écarts. Il permet un retour vers Dieu. Durant le ramadan, on constate également une meilleure santé de l’individu. Les bienfaits sont nombreux. C’est pourquoi les gens en profitent pour partager, offrir des ndogou entre autres bonnes actions. »
Depuis quand commencez-vous à jeûner ?
« J’ai commencé à jeûner depuis toute petite. Chez nous, les enfants apprennent à jeûner dès le bas âge. »
Une anecdote que vous ne parvenez pas à oublier ?
« Je n’ai pas de souvenance en train de faire du worou galé. Puisque, très tôt, mes parents m’ont appris à jeûner. »
Comment trouvez-vous le comportement des Sénégalais durant le ramadan ?
« Le changement de comportement des Sénégalais durant le ramadan est visible. Les gens prennent plus au sérieux les interdits de l’islam durant ce mois béni. Ils évitent le plus possible le péché. Pour les filles, elles changent d’attitude. Elles s’habillent correctement. Elles arrêtent aussi beaucoup de choses. Elles prient plus durant le ramadan. »
Quelle est votre préférence : lire ou écouter le coran ?
« Je ne lis pas le coran, mais je l’écoute beaucoup. À la maison, j’allume mon téléphone, tout en le manipulant, j’écoute en même temps le coran. »
Parlons de l’arène. Quel est votre cri de cœur pour elle ?
« Mon cri de cœur, c’est le deux poids deux mesures des promoteurs. Ils privilégient trop les grands noms de l’arène au détriment des jeunes lutteurs. Ils oublient que ce sont les jeunes lutteurs qui deviendront les VIP de demain. Donc, ils méritent plus de considération. Ils méritent des cachets plus conséquents. Les promoteurs paient 200.000 F CFA les jeunes lutteurs et attendent qu’ils achètent une valeur de 600.000 F CFA en billets, c’est inadmissible. Je suis contre aussi le fait qu’ils privilégient les lutteurs populaires. Beaucoup de lutteurs n’ont pas de combat parce qu’il se dit qu’ils ne mobilisent pas. S’ils n’ont pas de combat, comment ils pourront mobiliser ? Ils doivent aider les lutteurs. Les supporters viendront si le lutteur remporte ses combats. »
La guerre des promoteurs est-elle une bonne chose pour la lutte?
« La guerre des promoteurs ne mène nulle part l’arène. Mieux vaut qu’ils l’arrêtent. Ce n’est pas une bonne chose. C’est une image qui ne les grandit pas. Ils sont dans le bateau et ils doivent travailler pour éviter le chavirement de ce bateau. Certes, ils sont des concurrents et ils veulent la même chose. Malgré tout, ils doivent pouvoir éviter certaines choses. J’entends souvent dire que des concurrents ne peuvent pas s’entendre. Je ne suis pas de cet avis. Ils peuvent être des concurrents, mais cette concurrence doit être loyale et saine. Les promoteurs sont tous des parents. La preuve, quand il y a un événement malheureux, ils se retrouvent tous chez la victime. Quand un promoteur démarche un combat, les autres doivent s’écarter et le laisser négocier calmement avec le camp d’en face. »