Roi des combats les jours ouvrables, Ousseynou Gueye, patron d’Ouzin Productions tient ses journées, habituellement, les mercredis. Il est, d’ailleurs, à son septième gala depuis le début de la saison. C’est cet homme d’affaires qui est l’invité du sixième numéro du « Ramadan des arènes ». Ouzin revient sur comment il passe ses jours durant ce mois de ramadan. Mais il magnifie, également, la gestion du CNG concernant la distribution des dates aux promoteurs.
Comment passez-vous votre journée de jeûne ?
« Je passe la journée tranquillement. Je n’ai pas pratiquement changé d’attitude. Je fais les mêmes activités qu’avant l’arrivée du ramadan. Je passe toute la journée à rendre grâce à Dieu. »
Est-il dur d’allier le jeûne et le travail ?
« Pour dire vrai, c’est difficile d’allier le jeune et le travail. Mais on a l’habitude et on est obligé de jeûner. Donc, il faut faire avec. Passer toute la journée sans boire ni manger ne peut pas être quelque chose de facile. Mais on fait avec. »
Quel est le moment le plus dur de la journée ?
« Le moment le plus difficile de la journée, c’est le matin. Après ce moment, je vis le jeûne sans beaucoup de difficultés. C’est dur le matin, parce que j’avais l’habitude de prendre le café à cet instant. C’est pourquoi, il est difficile de vivre ces moments sans prendre mon café.
Quels bienfaits du ramadan connaissez-vous ?
« Les bienfaits du ramadan sont innombrables. Et ce qu’on recommande le plus, c’est la lecture du coran. On recommande aussi de beaucoup prier (Nafila), pour suivre à la lettre les permis et d’arrêter les interdits durant ce mois béni. Je fais de mon mieux pour rester dans ce cadre le mieux possible. En plus de cela, il y a beaucoup de partages dans l’arène. Les gens offrent des repas gratuitement, ils font des dons entre autres bonnes œuvres. »
Depuis quand commencez-vous à jeûner ?
« J’ai commencé à jeûner depuis longtemps, depuis très jeune. Chez nous, les enfants jeûnent très tôt. Parce que nous avons des parents qui nous inculquent ces valeurs. Mon père ne badinait pas avec ça. »
Une anecdote que vous ne parvenez pas à oublier ?
« L’anecdote que je n’oublie jamais, lorsque j’étais jeune, un jour, vers 13h, j’ai dit à ma mère que j’allais aux toilettes. En partant, j’ai amené avec moi un pot. Dans les toilettes, je m’étais bien installé en train de boire tranquillement. Mais soudain ma mère a fait son apparition et m’a trouvé en train de boire. Je n’oublierai jamais ce jour. Mes enfants boivent en cachette. Je les vois et je me rappelle de cette anecdote. »
Comment trouvez-vous le comportement des Sénégalais durant le ramadan ?
« Je magnifie le comportement des Sénégalais durant le ramadan. Ils remplissent les lieux de prière. Ils lisent le coran. Le soir, les gens servent les cafés. Les jeunes font du social. J’aime cette solidarité que les gens font. Le comportement est à saluer. Mais le mieux serait de le poursuivre après le ramadan. »
Quelle est votre préférence : lire ou écouter le coran ?
« Je fais les deux. J’écoute tout comme je lis le coran. Mais ma préférence, c’est la lecture. Quand je suis seul, je lis. Mais quand je suis en groupe, je préfère l’écouter.
Parlons de l’arène. Quel est votre cri de cœur pour elle ?
« Ce qui me chagrine, ce sont les gens qui agressent après les combats de lutte. C’est quelque chose que je dénonce avec la dernière énergie. D’habitude, ce sont les supporters des lutteurs qui disputent les trois premiers combats qui font cela. Ils sortent très tôt de l’arène et se permettent de semer la terreur sur la route.
Êtes-vous satisfait ou pas de l’évolution de la lutte ?
« Je suis satisfait de l’évolution de la lutte. Il faut noter une bonne organisation au niveau du CNG. Surtout sur le plan de la distribution des dates. Les promoteurs arrivent et prennent leur date dans la transparence. C’est quelque chose à magnifier. J’invite tout le monde à continuer sur cette voie. Ainsi, la lutte pourrait se développer comme le souhaite tout le monde. »
La guerre des promoteurs est-elle une bonne chose pour la lutte?
« Cette guerre des promoteurs, je ne l’approuve pas. C’est quelque chose à éviter. Nous partageons le milieu. Nous devons travailler main dans la main. Aucun promoteur ne doit s’immiscer sur un combat si celui-ci est déjà démarché par un autre collègue. Les lutteurs sont nombreux. Et la possibilité de monter de grosses affiches est importante. »